David Hey Ho

Mots, textes, interviews et vidéos

Les méfaits de la rumeur

Je ne vérifie que très rarement le nombre de mes amis Facebook. D'autant qu'il n'a pas grand rapport avec les interactions sous les statuts, algorithme, chienne de vie, tout ça. Mais quand même, je bombe un peu le torse - ce qui donne le sentiment que le ventre est moins tendu, il n'y a pas de petit plaisir - quand je me rends compte que j'intéresse une personne de plus.

Et même si l'acceptation de la demande d'amis est suivie à la vitesse d'un Flash sous amphétamine par une invitation à une page tenue par mon “nouveau pote”. C'est le jeu ma pauvre Lucette... Lucette qui n'y connaît rien aux réseaux sociaux et dont je me demande pourquoi je l'ai embarquée dans cette galère numérique.

... Flash sous amphétamine...

... Flash sous amphétamine...

Mais hier, je ne sais plus pour quelle raison, j'avais regardé. Et aujourd'hui, qu'on me la tranche en sashimi, c'est l'hécatombe ! L’inversion de la courbe du succès. La descente aux enfers par la face book. Le début de la fin. Je me vois déjà écopant une barque s'enfonçant inexorablement sous les flots de l'indifférence, quémandant le moindre petit pouce levé pour subsister sur la toile, sacrifiant aux modes du moment - merde, c’est quoi déjà les modes du moment ? -, ratissant XXL pour que l'intérêt renaisse. Perdu pour perdu, je pique à droite à gauche faisant miens des mots d'autres auteurs, des vrais, des mots plus forts que ne seront jamais les miens. Parce que, non, mon journal n'est pas mort. Non, je n'ai pas dit mon dernier mot. Et puis d'abord, on a vu souvent rejaillir le feu d'un ancien volcan qu'on croyait trop vieux. Il est paraît-il des mers siphonnées donnant plus de poissons qu'un meilleur 1er avril. Et quand vient le soir pour qu'un ciel flamboie, le rouge et le noir ne s'épousent-ils pas ? Si je ne suis pas une brèle, mon compte n’est pas perdue !

La raison de cette décrue amicale vient d'un post annonçant très sobrement "David Hey Ho, tu n'as jamais rien fait de ta vie, alors me traiter de pique-assiette !! Passe ton chemin, connard !!", lui-même faisant suite à un de mes commentaires courtois mais un tantinet poil à gratter posté sous un des statuts de l'outrecuidant. Je vous raconterai peut-être une prochaine fois la genèse de l'affaire.

La rumeur est lancée. Le mal est fait. La question est posée. David Hey Ho est-il un connard ? De deux choses l’une, ou bien David Hey Ho est un connard, et ça m’étonnerait tout de même un peu, ou bien David Hey Ho n’est pas un connard, et ça m’étonnerait quand même beaucoup. Des proches amis sentent le doute s'immiscer en eux. C'est vrai que la fois dernière, au repas de chez Gérard, il a repris deux fois de la quiche sans demander autour de la table si quelqu'un d'autre en voulait. Les voisins en sont sûrs. Ça confirme ce qu'ils pensent depuis leur emménagement au deuxième. Il ne dit jamais bonjour. Il paraît même que quand il était jeune, après une murge au Jet 27, il a été viré d'un cinéma parce qu'il vomissait partout. Il lui aura fallu attendre dix ans pour voir sur M6 le fin de "On se calme et on boit frais à Saint-Tropez". Un mec qui paye pour voir un film de Max Pécas, y a pas de doute, est un connard. La preuve est faite. Je ne resterai pas une minute de plus ami Facebook avec cette déjection canine, ce rebut de vomissure, ce petit fils de...

Bon, en fait, en vrai, j'ai perdu deux amis. Mais quand on aime, on ne compte pas. Le premier, je sais qui c'est, c'est l'auteur de la rumeur désormais vérifiée et fondée. Mais c'est qui le deuxième, bordel ???