Les B.
Je ne suis pas une communiste.
Je ne suis pas une cy-cycliste.
Je ne suis pas une catholique.
Je ne suis pas une footballiste
Je ne suis pas à une contradiction près.
Dans un précédent article, je m'en prenais au politiquement correct qui m'emmerde. Une vie molle vaut-elle d'être vécue ? Pas autant qu'un vit dur.
Autant je défends la liberté d'expression, les jeux de mots nuls et l'humour potache bien que, dans mon cas, l'âge aidant ou n'aidant pas, cela tire parfois vers l'humour potage, autant j'ai une aversion toute particulière pour les blagues belges. Je n'arrive pas à comprendre que cette mode des années 80 soit en permanent revival. Je ne remercie pas Coluche de les avoir popularisées. Toute façon, j'ai toujours préféré Desproges. Desprosges disait de Saint resto du coeur qu'il récitait le Vermot avec des poils. Dans sa condescendance crasse, le franchouillard de mes deux par la surface étendue pense que le kilomètre carré est mesure de QI. Et pour montrer son "bel esprit", il ouvre grand sa gueule, laisse tomber sa blague rebondissante tant le vide qu'elle contient comprime, en deux mots, ses raisins de Corinthe.
Je ne sais pas combien de Belges sont cachés parmi mes amis Facebook mais je profite de l'occasion pour leur clamer tout mon amour. J'aime la Belgique. J'aime les Belges. Bon d'accord, avec une préférence plus prononcée pour les wallons. Attention, je ne déteste les flamingants que parce qu'ils ont inspiré la pire des chansons de Brel. J'aime Jacques Brel. "Le flamand, c'est un français rugueux. Le flamingant, c'est un Allemand qui est mou" disait Jacques Brel qui était flamand.
Quand j'aperçois des flamants roses sur l'étang de Thau, par homophonie nostalgique, je pense à la Belgique. Pour ma première interview de journaliste en herbe, j'avais comme interlocuteur Ronny Coutteure qui, quelques années plus tard, a essayé de me piquer celle qui est devenue ma femme, lors d'un de ses spectacles. Preuve que les belges ont le goût sûr de ceux qui aime la vie, l'amour et la beauté. Je garderai à vie le souvenir de cet homme humble d'une exultante sympathie.
J'aime Brugges. J'aime Bruxelles. J'aime les frites de la Maison Antoine et les gaufres de la Maison Dandoy. J'aime le potjevleesch et le waterzoï de poulet. J'aime Walibi, Bellewaerde et Bobbejaanland. J'aime Gaston Lagaffe et le Grand Schtroumpf. J'aime Stromae, j’aime Sttellla, j'aime Arno, j'aime TC Matic, j'aime les femmes, j'aime les garçons et comme j'ai déjà dit, j'aime les zizis. Putain putain, c'est vachement bien...
Dans l'espoir que l'union de mes mots incarne la force de ma conviction, je vous offre cette petite polésie commise dans mes jeunes années pour défendre les trucideurs de frites surréalistes des bouffeurs de grenouilles bas du front qu'ils ont souvent national.
Ça s'appelait...
Les B.
Je ne suis pas le premier à prendre ma plume pour une arme
Trempée au noir de l'encrier et diluée par l'eau des larmes.
Je ne suis pas le premier à défendre une cause
Et ne serai pas le dernier si après moi l'on ose.
Je voudrais d'un ton détaché vous assener des vérités.
Tout simplement "Vous vous trompez !" et "Ne dites plus ça, s'il vous plaît !"
Je voudrais d'un ton détaché, la main tendue, le coeur serré,
Pouvoir enfin vous pardonner... Mais il faudrait pas déconner !
Car le vrai sens de mes pensées, le coeur tendu, le poing serré,
Est que si tout ça doit durer, en place de plume, je vais m'armer.
Je vais combattre la connerie de tous ces connauds chauvinistes,
De toutes ces blagues où ils ont ri, soixante millions sur la liste.
Car tous ces Franco ont de porc la gratuité de leurs rires gras.
Il n'ont d'homme que le corps et n'ont d'honneur que le bras.
"Le rire est le propre de l'homme" comme nous le rappelait Rabelais.
Étant moins hommes que les hommes, c'est pour vous "sale" qu'il fallait.
Tout le monde en a pris pour son grade, les suisses, ritals ou polonais.
Mais quand l'humour est dans les stades, on ne peut plus que s'abaisser.
Oh ! ce fut peut-être drôle au début. C'était nouveau, sans prétention.
Mais on met fin à tout abus, certains n'y font pas attention.
Moi, je m'adresse à tous ces cons qui mettent la France au firmament
Au prix d'une lutte à coups de talon dans la gueule des belges, des flamands.
À tous ces gens qui sèment la peine au féminin, au masculin,
À tous ces gens qui ont la haine de ne trouver pas plus crétin.
Vos histoires belges sont à l'image d'une intelligence très en pente,
Pour les comprendre, dans leur sillage, retrouvons-nous tous à plat ventre.
J'en finis là pour cette fois. Quand je me fâche c'est pour de bon.
Pour me calmer je vais, une fois, rejoindre mes amis les wallons.