Pote en ciel
Le fil d'actualité Facebook est une vie miniature associée à la lueur d'une étoile. Parti, tu éclaires encore tes amis. Tu es partout. On ne voit que toi, ton sourire, tes facéties. Tout est contradictions, émotions discordantes. Les mots manquent à ceux qui écrivent des pavés. L'amour fait mal. Un souvenir revient, provoque un arc-en-face, sourire du passé, larme d'aujourd'hui. Il y a ceux qui savent, ceux qui apprennent et ceux qui s'en foutent parce qu'ils ne te connaissaient pas. Ces derniers photographient leurs burgers, donnent à manger à leur enfant ou présentent l'exemplaire de "Comment chier dans les bois" avec les smileys qui vont bien. La vie reprend toujours ses droits. Simple, basique.
Le fil d'actualité Facebook est une vie miniature associée à la lueur d'une étoile. Parti, tu éclaires encore tes amis. Tu es partout. On ne voit que toi, ton sourire, tes facéties. Tout est contradictions, émotions discordantes. Les mots manquent à ceux qui écrivent des pavés. L'amour fait mal. Un souvenir revient, provoque un arc-en-face, sourire du passé, larme d'aujourd'hui. Il y a ceux qui savent, ceux qui apprennent et ceux qui s'en foutent parce qu'ils ne te connaissaient pas. Ces derniers photographient leurs burgers, donnent à manger à leur enfant ou présentent l'exemplaire de "Comment chier dans les bois" avec les smileys qui vont bien. La vie reprend toujours ses droits. Simple, basique.
J't'aime plus. J'avais encore envie de rire, de t'embrasser les joues, de jouer aux billes avec toi. J'avais encore envie de me voir dans tes yeux, d'échanger de bonnes grosses conneries, des rires gras, entre pipe et chamallow.
J'te déteste. Putain, tu fais chier. Toi, tu t'en fous maintenant, tu souffres plus. Mais tu penses un peu à nous ? Tu penses à moi ? Je me sens auto-stoppeur sur le bord de la route sans plus aucune envie d'exhiber mon pouce. Depuis que les pinces te bouffent, nous ne nous sommes pas revus. Concours de circonstance, espoir de jours meilleurs. Bullshit, oui !
J'me déteste. Je me suis pas assez battu contre mon quotidien pour te revoir une fois encore. La vie sépare ceux qui s'aiment, tout doucement, sans faire de bruit, sans même qu'on s'en rende compte. Les automnes passent, les printemps sèment. La dernière fois que nous avons échangé, c'était pour ta participation au recueil de nouvelles dont j'étais l'instigateur pour un salon du polar du Nord de la France. Tu m'appelais mon biquet, je t'appelais mon lapin. Nous gambadions ensemble dans les folles prairies de l'insouciance.
Je les envie. Ceux qui un jour t'ont côtoyé, qui ont bronzé au soleil de ta bonne humeur. J'envie ta famille d'avoir partagé ton quotidien, les bons comme les mauvais jours. J'envie tous tes amis qui ont vécu tant de formidables moments avec toi, grâce à toi, parce que c'était toi. J'envie tes lecteurs qui ont pris tant de plaisirs à lire tes mots, tes histoires.
Je suis fier. Fier que tu aies accepté, il y a quelques années, de participer à cette aventure littéraire incroyable, celle de l'Exquise Nouvelle, que nous avions lancée avec Maxime et Benjamin. Avec ou sans la référence, tu resteras à jamais, pour moi, un des êtres les plus exquis qu'il m'est était donné de rencontrer.
Je suis triste. Je veux transformer mes larmes en mots. J'écris parce que tu le mérites mais mes phrases semblent si vides, mes doigts si lourds, mon style plus encore. Je n'arrive pas à être à la hauteur de ce que je ressens. Peut-être parce qu'il est temps que je ne partage plus. J'ai tant encore à écrire que je garderai pour moi. Je regarde le ciel et tente de décrypter les nuages. Je te cherche. C'est con, je sais. Tu te moques, je le sens. M'en fous, tant que je te sens encore un peu.